Même un scénariste d’Hollywood n’aurait pu trouver meilleure excuse. Je rappelle suite à un envoi de CV et à un entretien qui s’est déroulé de la manière la plus parfaite. Comme dans une pièce de théâtre. Aucune boulette, aucune erreur fatale, sourire et dents bien blanches, tenue bien droite et réponses à toutes les questions. Mieux, je sais grâce à mon héritage d’astuces journalistiques que nous ne sommes plus que trois dans la short list. Deux filles et moi…autant dire que je n’ai aucune chance. Tout ça après une sélection sur une centaine de personnes. Comme devisait le philosophe Lilian Thuram, « mieux vaut perdre en demi qu’en finale. » C’est vrai ça, pourquoi se casser le postérieur à aller en finale et se faire écraser ? Bernard Laporte l’a confirmé !
- Allô bonjour Mr Helmut, Juju le Pigiste, je me permets de vous rappeler suite à notre entretien de la semaine dernière, afin de savoir où en était ma candidature dans le processus de recrutement pour le CDI…
- Moui écoutez Mr le Pigiste merci de me rappeler…
- Je vous en prie…
- Justement j’allais vous appeler…
- …
- On n’a malheureusement et à regrets pas retenu votre candidature…
- Très bien, pourrais-je s’il vous plaît avoir quelques explications sur ce refus ?
- En vérité…vous êtes trop diplômé, trop compétent, et trop expérimenté.
- ????
- …à vrai dire vous vous seriez ennuyé !
Les sourcils froncés, abasourdi sur mes miches qui chauffent comme une machine à raclettes, j’ai alors l’envie soudaine d’introduire le combiné téléphonique bien profondément dans les fesses de mon interlocuteur. Pour que l’excuse « ça coupe je passe sous un tunnel » se matérialise et soit crédible. Car dans la série des excuses les plus alambiquées, celle-ci occupe une place de choix ! Médaille d’or ! 20/20 ! 1 million à Qui veut gagner des millions ! « Twelve points » à l’Eurovision des excuses !