Cher Juju
Je t’écris depuis mon nouveau logement, une poubelle qui ma foi est assez confortable. Je me suis lié d'amitié avec un trognon de pomme et une barquette de Kebab pas très loquaces ni futées, mais super sympathiques. Je sais que je te manque, et qu’en mon absence tu n’hésites pas à me modifier, me compléter etc. Je sais, c’est la vie, je comprends, je suis rapidement has been. J’ai passé de bonnes vacances sur les bureaux des rédacteurs en chef auxquels tu m’as gentiment confié, à bronzer sous leur lampe de bureau. Oh ne t’inquiète pas, je n’ai pas froid, puisque je suis bien au chaud sous une pile d’une dizaine de fax et autres bristols. Je pense d’ailleurs que je ne passerai pas l’hiver. J’ai beaucoup d’activités aussi, tu vas rire, à un moment, on m’a mis en boule et jeté dans une espèce de panier de basket, ça avait l’air d’amuser la personne. Une autre m’a même déchiré, ce n’était pas très classe. Par contre, une autre personne m’a griffonné dans le dos, et s’est servie de moi comme feuille de brouillon pour noter un numéro à la con. Bien sûr, je suis souvent resté en résidence dans les casiers des DRH, qui me rassurent, « on vous ressortira si une occasion conforme » à moi se présente dans le futur. J’ai beau être un papier, je n’aime pas trop qu’on me prenne pour un buvard. Je prends de plus en plus de poids d’ailleurs, c’est ça le plus inquiétant, tu trouves pas ?
Je t’embrasse
Ton CV qui t’aime.