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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 00:04

                          magicien.jpgmagicien-copie-1.jpg
- Charlie, j’ai un sujet 24 carats pour vous !

- Moui Juju… répond Charlie sans quitter son chemin de fer* des yeux.

- Un magicien !

- Moui moui ?

- Un magicien qui mitonne des tours personnalisés, chez vous, comme Pizza Hut quoi. Sauf qu’il s’agit de tours de magie au lieu de Calzone. Vous vous ennuyez chez vous ? Hop vous l’appelez. Parfait pour occuper les enfants !

- Ah oui les enfants, c’est bon ça si ça concerne les enfants, ok vas-y !

- Ca roule je le ramène à la rédaction !

     Et débarque le clone de David Copperfield, en tenue de scène, pour une interview séance tenante dans « la salle d’interview ». C’est l’été, le soleil s’écrase sur nous comme un Sébastien Chabal constipé sur la porte de toilettes fermés. Du sixième étage, le service des sports, je perçois l’écho de voix glandouillant aux fenêtres, d’où chutent des cendres de clope sur ma chevelure journalistique.

- Hey Juju ! Demande-lui de nous faire des tours ! vocifèrent les voix de leur perchoir.

    L’homme se lève, ajuste son chapeau noir qui lui chauffe les tiffes, et salue façon Liaisons dangereuses la meute de lourdauds.

- Avec plaisir messieurs les journalistes, avec plaisir !!

- It’s a kind of magic, it’s a kind of magic…hey Juju demande-lui de te faire apparaître un CDI ah ah ah ! entonnent-ils.

- Euh, ils se foutent de ma gueule là je crois ? me chuchote le prestidigitateur.

- En effet, et de la mienne aussi en passant ! Vous voulez pas mettre votre cape pour la photo ? Vous ne seriez pas le premier ici.

- Bon je peux vous montrer mon book, si vous voulez !

     Après une heure passée sous le cagnard à discourir de femme coupée en deux, de disparition et réapparition de gâteau, de doigt tranché dans une mini guillotine, de lévitation de la hauteur d’une plinthe, de boules multicolores à la con qui apparaissent derrière l’oreille ou dans la bouche, je ne résiste pas à l’envie d’introduire le magicien aux journalistes de la rédaction. Un attroupement se forme alors près du bureau sur lequel le thaumaturge a posé sa cuisse, ses auréoles sous les aisselles et une odeur incommodante, qu’il n’arrive pas à camoufler façon Narta malgré ses pouvoirs copperfieldiens.

- Alors ! Vous voyez la carte là ? Hein vous la voyez bien hein ?? lance-t-il en présentant le bristol à la rédaction hypnotisée.

- Ohhhhhhhhhhhhhh ! fait le groupe journalistique en chœur, moi y compris. La carte a disparu ! Encore plus rapide qu’un « ton sujet m’intéresse pas » lancé à un pigiste !

- C’est normal, attention je vais faire apparaitre…

- Hey Monsieur le magicien, vous n’avez qu’à faire apparaitre un CDI pour Juju ah ah ah ah ah! rigole le groupe en chœur.

- Très bien ! Alors…Hocus Pocusssssss ! siffle-t-il en me tâtant le crâne avec sa baguette à la noix pointée entre mes deux sourcils froncés et mon regard méphistophélique.

     Hocus « mon cul » oui ! Il n’a toujours pas réussi son tour.

 * plan d'ensemble d'un journal présentant, pour chaque page, l'emplacement des articles et des publicités.

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17 septembre 2007 1 17 /09 /septembre /2007 00:45
 

                                  bellemare.jpgpouce.JPG
- Allô M’sieur Bellemare, bonjour c’est Juju le Pigiste…

- Bonjour Monsieur…

- Excusez-moi de vous déranger M’sieur…

- Mais il n’y a aucun problème, Monsieur, vous êtes bien aimable.

- Je vous appelle M’sieur Bellemare au sujet de XX…

- Très bien, alors laissez-moi Monsieur vous raconter…

     Et c’est parti ! La classe. Pierre Bellemare au bout du fil, le dinosaure de la télévision, une carrière qu’aucun jeune journaliste d’aujourd’hui n’aura jamais. Je mets mon téléphone sur haut parleur. Il me raconte son histoire, comme s’il était devant un micro de radio, impressionnant. Et en bonus, une deuxième ! Une histoire qu’il n’avait jamais racontée à personne, c’est à moi, Juju le Pigiste, qu’il la raconte. Quel privilège ! Il y a tellement peu de personnes du milieu, connues, reconnues même, de ce calibre… Au contraire, on doit pour la grande majorité passer par des attachés de presse plus ou moins aimables, prendre des rendez-vous par fax afin de caler une interview devant un expresso à deux euros, alors que Monsieur Pierre Bellemare, 60 ans de carrière s’il vous plait, décroche son téléphone, et hop ! Sans se la péter, tranquille. Pas comme toutes ces nouvelles pseudos stars, de la télé et du cinéma ! Ces grosses têtes franco-parisiennes, qu’il est temps de dégonfler.

     Et deux heures plus tard, le dinosaure achève son histoire. Le meilleur reste à venir. Car le Monsieur est à la pointe de la technologie.
- Pour les photos? Pas de problème, je vais utiliser Photoshop afin de les redimensionner et de vous les envoyer parfaitement exploitables, haute résolution tout ça!
- Je, euh, très bien, merci M'sieur Bellemare!
- Mais je vous en prie Monsieur.
     Pierre Bellemare, ou la classe journalistique.

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13 septembre 2007 4 13 /09 /septembre /2007 00:14

 

                                    etouffement.jpgcacahuetes-01.jpg
     Un soir, après un reportage au péril de ma vie journalistique consacré à un refuge canin, je rentre sur les rotules à la rédaction. Quel titre trouver à cet article ? Un chien que j’ai interviewé s’appelait Ryan, je pense immédiatement à « Il faut sauver le molosse/toutou Ryan », avant de reléguer l'idée à l'arrière de mon cervelet. Mais la rédaction est déserte, aussi vide que la boîte crânienne d’Ophélie de Secret Story. Où sont-ils ? J’aperçois au fond de la rédaction un attroupement journalistique armé de gobelets en plastique débordant de champagne, en réunion tribale autour de cacahuètes et autres victuailles charcutières. Un pot quoi. Sacrebleu, ils y ont pensé ? Ils ont pensé à mon anniversaire ?? Ils m’ont préparé une surprise ???
- Ah Juju, viens, prends un verre ! me crie Charlie, ses joues aussi roses que les fesses d’un bébé dépourvues de talc.
- Mais, euh qu’est-ce que vous fêtez ? demande-je en gobant une cacahuète l'air de rien , et en imaginant un CDI orné d'un gros ruban rouge caché sous la table.
- Ben, on est jeudi…alors on s’est dit, on va faire un pot…
- Ah oui…
-…pour fêter le jeudi !
     A ce jour, la cacahuète est toujours coincée dans mon œsophage.
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10 septembre 2007 1 10 /09 /septembre /2007 00:03

                                     mosquito.JPGcolere.JPG
     Ah l’été, période de l’année gâchée par cette entité volante et bruyante née pour vous pomper le sang. Ce moustique solitaire, qui me nargue alors que je suis en train de rédiger une pige nocturne. Il, enfin elle (seules les moustiques femelles piquent), passe devant mes rétines. Bzzzzzzz…

- Espèce de putain de moustique ! Casse-toi, nom d’un article sans photo!!! crie-je tel un entraineur de foot sur le banc de touche.

- Bzzzzzzz !!!! (= « ta gueule connard de journaliste je suis une moustique, une insecte libérée, émancipée, je vais te pomper le sang sur ta cuisse, pauvre journaleux »)

     Je me précipite pour barrer la fenêtre. Je ne souhaite pas que ses copines se pointent. J’illumine la pièce d’un claquement d’interrupteur, me mets en planque sur mon fauteuil, et reste immobile. Je bloque ma respiration. Puis j’attends. J’attends qu’elle fuse devant mes yeux pour la choper, la broyer entre mes paumes de journaliste. Bzzzzzzzzzz. Elle charge vers mes narines. J’esquive. Bzzzzzz. Elle tente de se loger dans mon oreille droite. Je secoue mon oreille comme un chien.

- Bzzzzzzzeeeeeenfffffffffffoiiirrrééééééé !

     J’essaie alors un programme informatique anti-moustique qui recrée des ultra sons sur votre ordinateur ! Et censé faire se crasher les moustiques. Après vingt minutes d’essai, et un mal de cervelet à l’horizon, je coupe le programme à la noix. Programme gratuit, j’aurais dû m’en douter. Je sautille debout sur le lit pour atteindre l’insecte méphistophélique qui frôle le plafond. Je saute, encore et encore, en claquant des mains. L’impression d’être Dustin Hoffman dans Rain Man. Les voisins d’en bas entendent le lit grincer et doivent m’imaginer en train de passer une nuit folle ! Mais non je suis en train d’essayer d’atomiser une moustique criminelle !! Puis soudain, la moustique entame un piqué vers moi, comme à Pearl Harbour. Et pour cause.

- Bzzzzzzzzzzzzzzzz !!!

- Ouais viens là, saleté de vermine, viens voir Juju !! Tu vas y passer,  suceuse à trompette kamikaze !

- Bzzzzzzzzzz!!

- Ouais c’est ça viens je te dis, viens !!! You motherfucking mosquito (en anglais c’est plus classe).

     C’est cette fois ma voisine qui doit m’imaginer avec un fouet en train de vociférer des insultes à une partenaire en tenue de moustique sado-maso.

- Bzzzzzz. Ultime cri d’insecte.

     CLAC ! R.I.P la moustique. Détruite, écrasée, piétinée, déchiquetée, émasculée, annihilée, atomisée, adieu ! Quel pied, quelle jouissance, quelle libération de voir cette intruse réduit en une tâche sombre et rouge, celui de mon propre sang, sur mes lignes de vie. Elle disparaîtra dans les entrailles de mon lavabo. Je retourne à ma pige. Non mais, c’est pas une moustique de seconde zone qui va entraver la liberté de presse !

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6 septembre 2007 4 06 /09 /septembre /2007 00:14
(Rappel, toutes les histoires de piges de ce blog sont déposées à la SACD)

 

                                   Lecture.jpgjetset.jpg

     Cocktail mondain. Buffet garni. Approche en piqué de Gontran de Sainte-Brioche, qui m’aborde et s’englue à mes épaules journalistiques.

- Mais dites-moi Juju le Pigiste, que faites-vous comme métier ? s’enquiert-il, son verre de champagne me tapotant le torse.

- Euh, je suis pigiste… réponds-je en repoussant sa coupe qui vexe mon costard.

- Ah oui ? Comme c’est original, c’est fabuleux bravo !

- Ah euh oui, merci, merci…

- Non mais vraiment c’est extraordinaire, il faut le faire, félicitations ! sourit-il tandis qu’un cadavre de feta se coince entre ses dents.

- Oh vous savez vous exagérez un peu là…

- Il n’y en a pas beaucoup en plus en France !

- Ah là je vous reprends Mr de Sainte-Brioche, au contraire, nous sommes des milliers, « quelques milliers très à la mode » comme disait la philosophe Joëlle Ursull !

- Ah oui je vois, dur de percer hein ?

- Exactement Mr de Sainte-Brioche, exactement ! fais-je sans pouvoir décoller mon regard de l’intrus fromager dans sa cavité buccale de chroniqueur mondain.

- Puis cela doit demander un effort considérable ! Vous m’entendez ? CON-SI-DE-RA-BLEEEEUUH !

- Si vous le dites Mr de Sainte-Brioche…

- Je peux vous le dire, je vous admire même !

- Non mais il y a une caméra cachée dans les macarons ou quoi ? Vous me faites marcher là ? C’est pour la télé ? Vous nous « admirez » ?

- Ah ah ah ah ah, et drôle en plus! Vos adversaires doivent en voir de toutes les couleurs…

- Mes adversaires ? C’est vrai qu’il y a de la concurrence, mais je n’irais pas jusqu’à les qualifier d’« adversaires » !

- En tout cas vous me semblez bien grand pour un pigiste !

- Ah bon parce qu’il faut une taille précise en plus ???

- Et respectueux avec ça, je reconnais là l’esprit nippon, enfin asiatique, oh noble Soleil Levant de l’Empire du Milieu des Sens !

- Pardon ? Vous êtes intoxiqué au niveau alcool n’est-ce pas ? Overdose de bulles Mr de Sainte-Brioche ! Cure de Champomy dès le lever de soleil !

- Quelle répartie, quelle fougue ! Fort utiles lors d’une rencontre !

- Moui, là c’est vrai !

- Jean-Philippe Gatien, Jacques Secrétin, la Corée du Sud, c’est les meilleurs non ?

- Pardon ? réponds-je en fronçant les sourcils.

- Comment, c’est bien originaire d’Asie non ?

- Le journalisme ???

- Pourquoi vous me parlez de journalisme ? Vous n’êtes pas joueur de ping-pong ?

- Ben je suis journaliste non !!??

     Un ange passe. Puis un autre. Olive bloquée dans l’œsophage. Chuintement des coupes de champagne entre deux ricanements mondains. Les sourcils de Gontran de Sainte-Brioche se figent en forme de pont bousculant ouvert.

- Hein ? Je, euh… fait-il en cherchant réconfort dans le fond de sa flute, comme s’il poursuivait une femme à poils au fond d’un verre de resto chinois.

- Je suis pigiste, journaliste ! Carte de presse bleu blanc rouge tout ça !

- Ah euh, hem…

- Mr de Sainte-Brioche, ne me dites pas que vous avez confondu avec PONGISTE !!!!!

- Euh, j’avais mal entendu ! Avec ce brouhaha, n’est-ce pas Eléonore chérie?

- Oui hi hi hi hi, rétorque la fille Botox qui faisait alors figuration.

     Soudain, mes rétines dessinent autour du visage de Gontran de Sainte-Brioche une espèce de cercle rouge virtuel. Puis un petit trait sur chaque point cardinal de ce cercle. Une cible. Mais ma galanterie journalistique m’empêche de lui engloutir sa trombine jet-set dans les tréfonds du pain-surprise. J’aurais souhaité le rétrécir, le compresser entre deux toasts, le transformer un club-sandwich empalé férocement par un cure-dents. Depuis, j’ai eu droit à « Juju le…paysagiste » , « Juju le…plagiste » et même un inédit non répertorié, « Juju le piégiste ». Dorénavant je dis journaliste tout court.

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3 septembre 2007 1 03 /09 /septembre /2007 00:25
 

paperboy.jpgJ’ai reçu pléthore de mails après l’article du Figaro. La majorité très sympathiques et je vous remercie, et d’autres carrément moins (un seul en fait!). C’est surtout le mot « aigri » qui m’a interpellé. Les bras m’en tombent ! Oui, en effet je suis aigri...mais de ne pas pouvoir exercer pleinement ma passion, le journalisme. Je souhaite sur ce blog défendre mon métier. Un beau métier au demeurant, peut-être le plus noble. Imaginez un monde sans journalistes ! Avouez qu’ils vous manqueraient ! Ne pas pouvoir l’exercer à temps complet devient vraiment source de stress et d’interrogation permanente. Je voudrais passer mes nuits (j’en passe parfois, mais c’est toutes que je voudrais) à des enquêtes, vulgarisations, chroniques, portraits, brèves, titrages, calibrages, à faire de la concision. A rédiger des relances, des légendes, des encadrés, des filets, des micros-trottoirs, des manchettes, des oreillettes, des chapeaux, des intertitres, des sous-titres. Partir aussi enquêter sur les néo-nazis d’Amérique du Sud tout ça…oui je ne demande que ça ! Mais au retour, avoir perdu toutes les occasions de piges en métropole et ne pas vendre son sujet ? C’est un dilemme cornélien !

C’est justement ça l’excitation du journalisme, le stress. Rester et transpirer dans les rédactions jusqu’à minuit, le stress du bouclage en tête. Voir les rédacteurs en chef stresser dans la nuit pour le choix du titre, pour le choix de la photo, pour le choix de la Une. Stresser soi-même parce qu’on n’arrive pas à joindre un contact, puis goûter à cette jouissance quand on parvient enfin à le capturer et dégoter l’info clé qui livrera tout son piment à l’article. J’aimerais bien connaître ça tous les jours.  Le hic lorsqu’on est pigiste, c’est qu’on est intermittent de la presse. Le seul avantage, dès qu’il y a un article en préparation, est de voir mes dynamisme et productivité boostés ! Nous qui sommes passionnés depuis le début, enivrés par ce métier, qui ne l’avons pas découvert à un coin de table d’un cocktail, du jour au lendemain, comme ça pour « voir » (on me l’a sorti…), nous avons donc un peu mal aux fesses en voyant en France par exemple une Kenza sortant d’un Loft puis qui joue au journaliste. Or ce n’est pas un jeu, un article requiert une recette, à l’instar d’une recette de cuisine, qui nécessite des trucs, des réflexes, des astuces, un « art », une maîtrise que seul un professionnel peut connaître, et pas un journaliste à la petite semaine.

      Je rappelle en outre que les histoires de pige concernent des anecdotes vécues il y a trois ans. Ces histoires seront au nombre de 300, car 300 de mes articles me rappellent 300 anecdotes. Ce sont des histoires censées voir le journalisme et le monde de la pige en particulier à travers le prisme de l’humour, où chaque personnage est au final vu de façon attendrissante. Pour un site de dénonciation, mauvaise adresse ! (à part la dénonciation des sosies pourris !) Il s’agit un site de DIVERTISSEMENT INTELLIGENT, deux termes il est vrai qu’on a honte d’associer dans ce pays.

Et je suis toujours pigiste aujourd’hui…Mais il est évident qu’il faudra bien faire autre chose, ne serait-ce que pour vivre. Surtout dans notre société individualiste où personne ne s’entraide. Pire, quand on propose son aide, on est repoussé… « Ben t’as qu’à faire autre chose au lieu de te lamenter !! » m’a-t-on lancé aussi. Comme si je n’y pensais pas tous les jours… Le problème est que je ne connais que le journalisme et la rédaction. Comme Obélix, je suis tombé dedans tout petit, suis obsédé par ça, la seule chose qui me fasse bander. Et je deviens encore plus fort quand j’ai le bonheur d’y goûter. 

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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 00:25
 

chiffre6-copie-1.JPG

     Le sixième. Voici donc le fameux sixième journal auquel je collabore. Et pas un petit. Le nombre 6 est celui de l'achèvement, de la création, une germination vers le haut. Super ! Mais en bon journaliste consciencieux, j’ai découvert que le chiffre 6 évoque aussi l’imperfection, l’inachevé ! Moins super…

En cadeau une petite allégorie, extraite de La Classe Américaine, qui voyait le journalisme à travers un prisme original!

                                                    

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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 01:30

                         hostel.jpggarde--vue.jpg
     Je suis convoqué à l’entretien d’admission d’une école de journalisme. Mois de mai, un quartier huppé baignant dans un paysage sec et gris, qui s’étend à perte de rétine, ponctué de touches vertes végétales. Une rue avec des arbres inondée sous une pluie de chiottes, en concision journalistique !

     Après dix minutes passées à trifouiller un interphone digne du Pentagone, je me faufile collé au derrière d’un couple de nonagénaires Vuitton. Le couloir étroit recouvert de parquet craque sous mes pieds. La fibre journalistique déjà greffée dans mon organisme, j’attends que le surveillant assis derrière son bureau improvisé plonge l’œil dans son magazine, pour écouter à la porte où se déroule l’oral. Rien de bien intéressant à se mettre dans le tympan. Si ce n’est un énorme « Quoi, il a eu son bac en 98 ???? » qui transperce la porte et me pique au vif. Qu’est-ce t’as papy, oui je l’ai en eu en 98, Coupe du Monde dopage tour de France tout ça. Va-t-il me questionner sur mon âge tel le Grand Inquisiteur ?

     J’attends mon tour, en parlant du quartier au surveillant, qui s’avère être le directeur adjoint de l’école !

- Ah en fait vous espionnez les candidats pour voir si on ne fait pas de boulette hein !

- Oui, mais c’est surtout qu’on avait personne pour surveiller…

     La porte s’entrouvre en un grincement de film d’horreur. A peine le temps de renouer ma cravate que j’affronte trois figures sur lesquelles s’inscrit directement « Toi on va te niquer », et planquées derrière un large bureau qui fait toute la largeur. J’entre, la pomme d’Adam dans le slip. Je me branche en mode acteur shakespearien Lawrence Olivier.

- Waouh, vous êtes vieux !

Première attaque. Je contre.

- 23 ans en effet mais je…

- Oui mais on s’en fout ça !

Nouvelle attaque, nouveau contre.

- Très bien, je…

- Bon voici XX à ma gauche, professeur, moi je suis directeur de l’école, et voici XX à XX qui travaille à XX.

- Oui à XX. Une petite chaîne de télé qui démarre, ah ah ah ah ah ah ! s’égosille le grand reporter visiblement très occupé à faire un reportage sur le terrain à Bagdad.

- Bien sûr vous êtes XX, réplique-je.

- Ah enfin un qui te connaît ! rigole le directeur au grand journaliste.

- Oui, je regarde la télévision…

- Qui dirige le CNC ? crie le directeur.

- Pardon ?

- Vous aimez le cinéma, qui est la présidente du CNC ? répète-il les yeux englués sur mon dossier.

- Je ne sais pas, j’aime l’art, pas l’institution….

- Un journaliste doit savoir ce genre de choses, imaginez que je vous appelle.

- Oui mais vous m’appelleriez pour me dire d’aller interviewer untel, présidente du CNC.

      Silence. Je sais que c’est déjà raté, alors autant s’enfoncer dans la brèche. Ils voient Science Po sur le CV, si bien que l’entretien se poursuit en véritable interrogatoire Questions pour un Champion. A mille lieux d’un entretien de motivation. Des questions aussi abracadabantesques que « Parlez nous de la Cour de cassation », à « qui est le président du Burundi » en passant sur « quid du cinéma néo-réaliste italien ? ».

- Vous savez, au début vous allez faire ‘’le perron’’ comme on dit…coupe le grand journaliste.

- Oui j’en suis conscient, je sais bien que je ne vais pas présenter le 20h…

- Il n’y pas de travail dans le journalisme.

- Tu me troues le cul papy, je savais pas ! Oui je suis conscient des difficultés actuelles et je…

- Où vous voyez-vous dans dix ans ?

- Originale ta question… Correspondant pour un quotidien à l’étranger.

- Non mais c’est dingue ça, vous répondez tous ça, il y a plein d’autres choses à faire !

- Oui l’audiovisuel, j’ai réalisé un court métrage et je…

- Ben faut faire une école de cinéma alors si vous voulez faire Steven Spielberg ah ah ah ah ah ah ah ! vocifère le chef.

-Vous êtes vieux quand même, la scolarité dure deux ans, je vous vois mal assis pendant quatre heures des cours…

- Si tu savais pépère le nombre d’heures que je me suis tapé assis sur un banc  Oh à Sciences Po on a tellement suivi d’heures…

     Puis l’homme du milieu me jette, au sens propre du terme, un quotidien à la figure. Je reste abasourdi. Elle est où la caméra cachée ? Ils veulent me faire craquer, pleurer ou quoi ? Ils peuvent toujours essayer ! J’ai l’impression d’être Michel Serrault dans Garde à vue ! 

- Qu’est-ce que vous en pensez ?

     La question est tellement ubuesque. Que pensez-vous d’une Une ? Tu veux que je parle de la manchette ? De la mise en page ? De la titraille, des titres ? Des photos ? De l’angle des photos, des symboles etc ? Des sujets en cours ? Il y a tellement de choses à dire !

- Très bien on va vous laisser ! conclut le grand journaliste, qu’est-ce que vous avez à dire pour votre défense ? Ah ah ah ah ah !

- J’ai pas bien vu il y avait marqué Kommandantur à l’entrée ou pas ?  Je vous remercie de m’avoir reçu, au revoir, bande de Nazis ! Messieurs !

     Aucune chance de montrer ma motivation comme je l’avais entendu à la porte d’à côté, où les examinateurs questionnaient le candidat sur ses intentions. En partant, je ne souhaite pas les écouter ricaner derrière la porte.

- Bon ben j’vous dis pas à bientôt hein, lance-je au directeur adjoint toujours assis.

- Ah ? Bon ben au revoir…

     Je n’ai pas été pris bien sûr. Mais au lieu de squatter cette école, j’ai fait plein de stages, des piges dans des grands magazines, et décroché ma carte de presse en trois mois. Alors touche à ton cul.

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24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 00:11

                chien-branle-copie-1.JPGnicoletta.jpg

     L’averse est froide, épaisse, coriace et piquante comme des crayons taillés. Le vent se fracasse sur mon visage journalistique. Mes 60 kilos vacillent. Je tambourine à l’interphone de la chanteuse très connue, à la façon d’un fugitif quémandant refuge à un couvent de nonnes par une nuit d’orage.

- Allô oui c’est Juju le Pigiste ! Pour l’interview !!

- Pas drôle comme blague...crache et raccroche l’interphone.

Je me suis trompé de portail, me rappelle l’agent de la chanteuse que je joins alors par téléphone.

- Vous êtes où là ? J’entends comme des bruits ? Dehors ? m’interroge-t-il.

     Ben oui oui dehors, nom d’un journal qui se vend bien ! Je sais qu’il y a de l’activité dans une rédaction, mais de là ce qu’il y ait des bourrasques de vent et des sonorités de torrent…

     Je me scotche dans l’ascenseur, tapote du doigt mouillé le dernier étage. Je souille un superbe tapis rouge. A peine la sonnette déclenchée que Nicoletta ouvre la porte. Un aboiement me fait baisser les yeux. Une entité canine visiblement âgée me salue à sa façon et me renifle les pattes.

- Bonjour, Juju le Pigiste, il s’appelle comment ?

- Ah il vous aime bien ! Les animaux le sentent…

     Un peu qu’ils le sentent : une fois mes fesses calées dans le confortable canapé, au milieu d’un appartement très chaleureux où pendent de magnifiques tableaux et un piano à queue, le chien se colle contre moi. Si près que s’il pouvait fusionner avec ma personne journalistique, il le ferait. Et voilà que surgit un chat !

- Ils vous aiment bien, ils le sentent ! rappelle Nicoletta super gentille.

- Bah oui, moi aussi je les aime ! fais-je en caressant le chat comme le chef du Spectre dans James Bond ! Drôle de sensation, une interview dans cette position. Enfin une interview, c’est plutôt une confession, très agréable, la chanteuse me racontant avec passion et ouverture sa carrière, ses amours, ses emmerdes.

- Sérieusement, quand vous étiez au creux de la vague, qui de vos amis du show-biz vous ont appelée ?

     Ah oui je suis cash dans mes questions moi, et les people aiment ça, outre le fait que je suis jeune journaliste. Ils aiment bien les jeunes, ça les change des mêmes trombines qu’ils voient se rider depuis 50 ans !

- Aucune, en effet ! Oh mais qui voilà ? C’est mon mari !

- Bonjour ! s’exclame le mari en bondissant vers moi, vous voulez des photos pour l’article ? Bougez pas, je vais les chercher, les scanner, les modifier au Photoshop tout ça, pas de problème j’y vais, j’reviens, bisous ma chérie à tout de suite jeune journaliste, bougez pas j’reviiiieiieeeens avec les photoooooos ! fait-il en disparaissant à la Tex Avery.

- Il est sympa votre mari dites donc !

- Mais dites au fait, vous pourriez aussi interviewer XX (une autre chanteuse connue !) qui habite sur mon pallier !

- Vous vous occupez des photos, vous me fournissez pour d’autres interviews : vous êtes top comme people comme vous !

     Mais tout à coup, un événement ubuesque vient troubler l’idylle. Un phénomène intergalactique, improbable, et tellement inattendu que jamais je ne l’aurais cru possible. Là, sur mes cuisses, le chien se lève, renifle le postérieur du chat, et s’excite contre lui !! Le chat reste stoïque, le regard fixé dans la vide, l’air de s’en foutre autant qu’un Lofteur devant une encyclopédie. J’éclate de rire. Nicoletta aussi. Un ange passe, enfin si on omet le râle de l’obsédé canin, la langue à moitié pendant sur le côté de sa bouche, qui continue son coït fictif sur espèce féline.

- Il est un peu vieux, et fou fou ! finit-elle par déclarer en rigolant.

     Je sépare les deux animaux. Le chien se replanque entre mes cuisses, comme au début. On ne peut pas continuer une interview normalement après ça. Impossible. Quelle que soit la question, l’image cette boule de poils juchée sur un chat impassible reste implanté dans la mémoire comme dans Matrix. Finalement, c’est le café qui nous délivrera, pris dans la cuisine dans des tasses jaunes. A noter : faire une interview chez une chanteuse connue qui est sympathique et gentille, qui vous offre le café dans sa cuisine, c’est assez rare pour le souligner. Sur le chemin de la rédaction, je m’aperçois d’une horreur que tout journaliste a dû commettre au moins une fois dans sa vie. Mon lecteur MP3 n’a rien enregistré ! Je suis plus rassuré que paniqué : cette erreur, c’est comme un bizutage, mais quatre ans après le début de carrière. Dommage pour l’épisode du pervers canin, surement cocasse en version simplement sonore ! Je réussis à rédiger l’article néanmoins, qui m’apportera la preuve, en restant dans la thématique animalière, que j’ai une mémoire d’éléphant.

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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 02:06

Je remercie tous les visiteurs (nombreux !) de ces deux derniers jours. Une hausse incroyable de 1666% dans les visites et de 2700% dans le nombre d'articles lus ! Merci aussi pour les nombreux mails et commentaires très gentils ! Pour répondre à la question récurrente, sachez qu'au départ ces aventures devaient en effet être une bande dessinée, mais je sais aussi bien dessiner qu'un manchot, donc... 
En cadeau je mets en ligne une nouvelle aventure de Juju le Pigiste prévue pour beaucoup plus tard…

                                             poup--e.jpgpeepshow.jpg


- C’est une première en Europe pour cette marque ! Il faut aller couvrir l’événement ! supplie-je à Charlie.

- Tout de même Juju, un sex-shop… répond mon rédac chef les yeux écarquillés.

- Une grande chaine connue, inédite ici, faut en informer les lecteurs !

- Mouais bon ok, on en fera une photo légendée (photo légendée, c’est une brève un peu longue, avec une photo)

     Je me téléporte dans le quartier en question. Je déambule dans une ruelle étroite et humide. Des brouhahas émergent d’une porte cachée par un épais rideau rose et pourpre, où fusionnent odeur de champagne et vacarme mondain. Quelques passants arpentent la ruelle dans des va-et-vient hypocrites. A force de fixer lubriquement la porte, certains manquent de s’encastrer le distributeur de sacs canins flambant neuf. Muni de mon énorme appareil photographique, j’écarte délicatement le rideau et pénètre l’endroit. Ambiance somme toute sympathique ! Musique d’ordinateur dans l’air. Au fond d’un espace molletonné parsemé de colonnes de sex toys, deux Chippendales immobiles tels des Bobbies londoniens, près de deux filles habillées en lapine qui servent des coupes de champagne et distribuent des dossiers de presse. Autour d’elles, trois pervers rougeaux gobent leur flute de champagne, caressent avec perversion leur dossier de presse, s’enfilent leur macaron en le léchant, et tournent autour des filles comme le Spoutnik autour de la Terre.

- Bonjour, je suis Juju le Pigiste, je viens couvrir l’inauguration ! lance-je au moustachu à lunettes, accessoirement directeur de l’établissement.

- Ja ja guten tag ! me répond le directeur.

- Saperlipopette, un teuton au milieu des tétés en plastiques ! Je suis aussi doué en langue de Goethe qu’en astrophysique !

- Ich heisse Juju das Pigiste ! Ich bin Journalist und Ich habe Fragen. Bon on va pas se faire chier hein, do you speak English ?

- Oui français même vous voyez, me répond Herr Direktor.

- Danke schon c’est bon ça, wunderbar monsieur !! Vous sauvez la presse là !

Séance de questions adéquates. Je feuillette le dossier de presse et décoche un sourire journalistique au duo de lapines en string.

- Mesdemoiselles les Lapines, je peux vous prendre en photo ? C’est pour la presse.

     Un gorille entre dans mon champ de vision et me décoche un regard hitlérien.

- Euh, liberté de la presse non ? fais-je le nez enfoui dans son ventre comme dans un Airbag.

    Il lance un sourire Email Diamant.

 - Ah très bien ! Vous voulez que j’installe un poster derrière les lapines ?

- Euh, et pourquoi pas devant ? Sans jeu de mots hein ah ah ah ah ah, euh, hum.

Les lapines figent leur sourire.

- Parfait mesdemoiselles ! Je vous ai là oui c’est bon ! C’est bon !!! Souriez c’est bon !

La photo est prête, les deux lapines Coco Girls m’approchent pour vérifier le cliché sur mon gros appareil.

- Vous êtes bien là…précise-je.

- Hi hi hi hi merci, fait l’une.

- Hi hi hi hi merci, fait l’autre.

- Non sans déconner vous êtes bien hein, en même temps c’est pas difficile…vous serez dans le journal !

- Hi hi hi hi hi

- Vous savez les trucs avec les papiers, avec les lettres, dans les kiosques…

- Hi hi hi hi !

- Le truc qui sert à emballer les patates !

- Ah oui !!! J’en vu un une fois ! réagit une des deux lapines.

    Une grosse main venue d’ailleurs arrache mon appareil. Le gorille veut juger la photo. Verdict des 90 kilos de muscles :

- Oui elles sont bien… conclut-il.

- Excusez-moi, mais euh, qui êtes vous ?

- La sécurité. Vous savez, pour éviter les indésirables, les intrus, les boulets, les obsédés et les tueurs en série.

- Ah ? fais-je en sirotant mes bulles. Et les journalistes aussi ?

- Ah ah ah ah ah ah ah ! fait-il.

      Dans la mesure où un baba au rhum suffit à me faire voltiger les synapses, les bulles de champagne commencent à projeter en kinopanorama des visions étranges sur ma rétine. Sur les présentoirs, les godes ceintures multicolores s’animent et sautillent, les poupées gonflables ricanent, les vibromasseurs entonnent la chanson de Titanic, les menottes en fourrure rose claquent, les boules de Geisha se déforment ! Je me rabats sur un verre d’eau. A cinq mètres, je repère une figure coutumière. Parmi la myriade de godes de toutes tailles et les poudres à faire bander, je reconnais un visage familier plongé dans le rayon de cassettes relatant les aventures d’une pervenche sans culotte, adepte des prunes, qui contrôle à sa façon un conducteur bodybuildé se laissant punir.

- Alors Monsieur le Maire ? On vient pour l’inauguration ? lance-je derrière son dos.

     Le notable renoue sa cravate et se retourne aussi vite que l’énumération des diplômes d’un Lofteur.

- Juju le Pigiste ? Bonjour ! Le journal X couvre l’inauguration ?

- Oui, je vois que la municipalité est très impliquée dans le renouveau du quartier…

    Le naturel de la propagande municipale revient au galop.

- Oui, je sais, il s’agit d’un commerce qui doit revigorer le quartier.

Et là, l’argument municipal passe-partout, imparable.

- Vous savez, c’est le LIEN SOCIAL, primordial…

- Oui les gens sont très liés en effet, surtout avec des menottes en plumes bleues !

- Ah ah ah ah Juju le Pigiste toujours le mot pour rire !

- Oui, ca fera une photo légendée en page 14.

Monsieur le Maire se met sur pause.

- Ou pas, je vais passer un coup de fil à Charlie….

     L’article finit par passer à mon grand étonnement, avec les photos de mes deux copines lapines, et leurs pervers satellites floutés par la magie de Photoshop. La toute puissance du « lien social » !

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